La stichomancie: une technique à base de livres
Né avec l’invention de l’écriture, la stichomancie est une pratique divinatoire assez simple consistant à interroger un ouvrage quel qu’il soit pour avoir la réponse à son interrogation et connaître son futur. Assimilé aujourd’hui a la bibliomancie avec qui elle partage le même principe, la stichomancie peut se pratiquer seul et intéressera, férus d’arts divinatoires, amateurs de symboles et autres curieux. Comment est-elle née ? Comment fonctionne-t-elle et quelles sont les services qu’elle peut rendre ? Autant d’interrogations auxquelles nous tâcherons de répondre ici.
Une histoire aussi vieille que l’écriture
Tout laisse à penser que la stichomancie est apparue à l’aube de l’écriture. Le recours aux livres (ésotériques ou non) pour connaître l’avenir fait son apparitions chez les chaldéens. Dans l’antiquité, les anciens avaient pour habitude d’écrire sur plusieurs billets des vers dont le sens était prémonitoire. Ces « vers fatidiques » étaient jetés dans une urne dont les passants les tiraient.
Le premier billet était généralement considéré comme la réponse aux interrogations de ce dernier. Sous les carolingiens, une forme de stichomancie servait à détecter les sorcier. À la renaissance, on faisait recours aux textes des auteurs antiques comme Homère et Virgile. Plus tard, s’est répandu l’usage aux livres saints comme la bible ou le coran. De nos jours la stichomancie se sert de n’importe quel ouvrage, mais cependant, la pratique obéit à certaines règles strictes.
Le principe de la stichomancie
La stichomancie repose sur un principe très simple. En effet, il s’agit pour le consultant de choisir un ouvrage quel qu’il soit, et de l’ouvrir au hasard à une page. La première phrase qui lui sautera littéralement à l’œil, la première qu’il lira, celle-là servira de base à sa prédiction. Le sujet ici est invité à méditer sur le passage qu’il a lu, à faire le rapprochement avec sa préoccupation, et à tirer une conclusion, la plus objective possible. Il est fondamental que le consultant se laisse aller et n’essaie pas de forcer l’interprétation du sens de la prédiction. Celle-ci s’imposera à lui comme une évidence pour un peu qu’il soit disposé à être honnête et à écouter la petite voix qui lui souffle le sens de la prédiction. Par son principe, la stichomancie présente beaucoup de similarités avec la bibliomancie.
Fonctionnement de la stichomancie
Le processus de la consultation en stichomancie est assez simple. Le sujet commence par choisir le plus gros volume d’une collection de livre qui peut être la sienne comme celle du devin. Il est à noter que tous les types d’ouvrages peuvent être employés, des encyclopédies aux magazines, en passant par les romans ou même les livres de cuisines. Après ce choix vient le moment de poser la question qui tient à cœur au consultant.
- Pour ce faire, il doit d’abord se détendre,
- Il doit se concentrer sur sa question. ; la clarifier dans son esprit et être d’accord avec lui-même sur ce qu’il veut exactement savoir. On n’insistera jamais sur l’importance de cette étape car rappelons-le, « Il n’est point de vent favorable pour celui qui ne sait où il veut aller ». Une fois cette étape franchie,
- le consultant doit ouvrir le livre. La prédiction pourra finalement reposer sur un mot ou une phrase entière, mais dans tous les cas, la première qui sautera à l’œil du consultant où qu’il pointera du doigt en fonction de la méthode adoptée.
En stichomancie, le principe tient à ce que cette phrase soit la réponse aux interrogations du consultant. Il s’agira donc désormais de construire l’interprétation qui aboutira à une réponse énoncée en des termes clairs. On remarque aussi l’existence d’un autre processus qui vise à considérer les éléments issus du processus de divination comme des symboles à l’instar de ceux du tarot et avec lesquels il sera plus question de la construction d’une interprétation se basant sur l’intuition. Cette méthode peut nécessiter le recours à plusieurs répétitions du processus.
Pourquoi ça marche ?
Il peut à priori paraître étrange qu’une telle méthode divinatoire offre des résultats probants. Cependant on s’étonne moins quand on comprend le principe qui régit toutes les mancies, et plus précisément toutes celles qui font recours à l’écriture. Ce principe peut se résumer en deux mots : « énergie » et « synchronicité ». L’énergie est contenue dans tout ce qui existe, couleur, son, odeur, goût etc.
Jung définit la synchronicité comme la connexion par le sens existant entre deux évènements indépendants. Cette conception exclut même la notion de hasard en créditant celle-ci d’un sens. La synchronicité se manifeste chaque jour dans notre quotidien de mille et une manières. La sagesse populaire en exprime une manifestions courante par la sentence : « Quand on parle du loup, on voit sa queue ».
Le principe même de L’art divinatoire est de capter l’énergie et la synchronicité afin de favoriser la mise en place d’évènements permettant au niveau de la conscience de bâtir des interprétations en accord avec cette réalité du niveau supra-conscient. La synchronicité n’est rien d’autre donc qu’un hasard dirigé qui constitue un lien entre le niveau supra-conscient et l’outil de divination qui est utilisé par le consultant.
